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  • Photo du rédacteurCharl'Hot

pourquoi le cancer n’est pas qu’un signe du zodiaque !

Je suis stressée, c’est la première fois que je vais me produire en public. Je sais mon texte par cœur. Tu me l’as fait réciter des tonnes de fois. Et ça y est je sors de derrière le rideau et j’avance sur scène. Les applaudissements sont là. Je sors fière de moi. Mais dans la salle il y a une paire d’yeux plus belle que les autres. Un sourire plus important que tous les autres : le tien papa !

J’ai 11 ans, ce sont mes premiers pas au théâtre et tu trouves le moyen de m’applaudir telle une actrice qui reçoit un César ! Je ne me jette pas dans tes bras car à cet âge-là c’est la honte ! Et puis, tu n’es pas très discret et tu dis haut et fort à qui veut l’entendre que je suis ta fille. Tu me taquines devant tout le monde. Tu me tapes l’affiche comme on dirait aujourd’hui, j’ai honte ! Une fois à la maison, je me contenterais d’un « c’était bien ma fille ». En grandissant j’apprends à comprendre comment tu fonctionnes, à savoir qu’il ne faut pas espérer des compliments, mais qu’un sourire et une tape sur l’épaule suffisent à faire comprendre ta fierté. Le temps file et je quitte la maison familiale. Et là les rapports changent. Je deviens TA GRANDE. Celle qui se débrouille toute seule. Qui fait sa fière et qui refuse qu’on l’aide. Pour autant quand j’appelle à la maison tu te précipites à côté du téléphone pour écouter ce que je dis à maman. Lorsque mon appart prend l’eau tu es là plus vite que les pompiers. Quand mes chagrins d’amour me plombent tu es prêt à étriper ces « benêts qui ne me méritent pas ».

Et puis il y a ce dimanche de fin d’été où je comprends qu’il y a quelque chose de grave, ce jour où à table je te vois peiner à manger et où tu ne parles plus.

Il y a ces longues heures à attendre que tu sortes du bloc, les jours à attendre le verdict… Et cette saloperie de maladie qui s’infiltre en toi. Cette foutue bête qui te bouffe par l’intérieur. Ce truc qui te fait dépérir de jour en jour. Pourtant tu restes mon papa. Tu te bats à t’en épuiser. Tu es présent même sans parler. Et c’est là où je comprends que j’aurais dû profiter de tous les instants où même en me tapant la honte, je pouvais encore entendre ta voix. De toutes les fois où tu pouvais me mettre cette tape sur l’épaule.

Alors aujourd’hui, parce que ma vie change et que tu n’es pas là pour le voir, je t’écris ces quelques lignes …en continuant à avoir au fond de mon cœur ce jour où sur scène j’étais une princesse.


TA PRINCESSE !

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